Le pape « exonère les juifs » de la responsabilité de la mort du Christ
ROME, Jeudi 3 mars 2011 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI « exonère les juifs » de la responsabilité de la mort du Christ : l’ambassade d’Israël près le Saint-Siège salue aujourd’hui, dans un communiqué en anglais et en italien, la lecture du procès de Jésus faite par Benoît XVI dans le second tome de son livre sur Jésus de Nazareth qui traite de la mission, de la mort et de la résurrection du Christ (cf. Zenit du 2 mars 2011).
Le livre sera présenté à la presse le 10 mars à Rome et à Paris notamment, et il est publié en français aux Editions du Rocher (Parole et Silence). Trois extraits ont été publiés dès le 2 mars dans la presse italienne.
Le communiqué salue le fait que le pape à plusieurs reprises insiste dans son livre pour « exonérer les juifs de la responsabilité de la mort de Jésus ».
Israël espère que les catholiques du monde entier accueilleront le message du pape dans ce sens : « Nous espérons que sa vision positive sera une source d’inspiration pour plus d’un milliard de catholiques dans le monde entier ».
L’ambassade salue les progrès des relations entre juifs et catholiques depuis le Concile Vatican II en disant : « Ses paroles sont cohérentes avec la politique officielle de l’Eglise depuis la déclaration Nostra Aetate de 1965. C’est en outre une confirmation de la position bien connue du pape en faveur du peuple juif et de l’Etat d’Israël ».
Et d’ajouter, toujours à propos de la déclaration conciliaire : « Nous ne devons pas oublier que sans Nostra Aetate il n’y aurait pas eu de processus de réconciliation entre juifs et catholiques d’une part et le Saint-Siège et l’Etat d’Israël d’autre part ».
C’est la signature, sous le pontificat de Jean-Paul II, de l’Accord fondamental du 30 décembre 1993 qui a permis, avec la reconnaissance d’Israël par le Saint-Siège, l’échange de représentations diplomatiques.
La lecture de Benoît XVI commente en particulier l’expression « les juifs » typique de l’évangéliste Jean et amplement mise en lumière par l’exégèse catholique récente, notamment francophone : elle ne désigne pas le peuple juif en tant que tel, et, souligne le pape, ne revêt de caractère « raciste ». En effet, l’apôtre Jean était lui-même « un Israélite, tout comme Jésus et tous les siens ».
Pour sa part, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a adressé jeudi une lettre au pape Benoît XVI pour saluer le « courage et la « clarté » de sa lecture en disant, rapporte l’AFP : « Je vous félicite pour avoir rejeté dans votre nouveau livre la fausse accusation qui a servi de base à la haine des juifs pendant des siècles ».
Anita S. Bourdin